Ce dernier lundi, rendez-vous est donné à Esnandes, terre d’histoire et de légendes. 2 groupes de 6 à parité, animés respectivement par Bernard M. et Jean, étaient réunis au pied de l’église. Edifiée en bastion catholique, elle fut notamment mise à mal en 1628 et ne retrouva son allure de forteresse qu’au 18ème siècle avec son chemin de ronde, ses mâchicoulis et ses échauguettes angulaires.
On traverse le vieux bourg jusqu’au « château », en fait, simple logis bas du 17ème, doté d’une écurie et d’une imposante porte charretière. Quel contraste entre les richesses en sel et en vin du fief d’Esnandes convoité par tant de grandes maisons seigneuriales : Taillebourg, Vivonne, Ponthieux, Tremoille… et la sobriété de leurs propriétés.
On rejoint ensuite les Mizottes – herbe qui donne son nom au marais salé – par la venelle des Sions qui mène droit, au-dessus de la falaise, à la pointe Saint Clément. Passage entre plaine et carrés de vignes destinés à restaurer le passé viticole réputé d’Esnandes jusqu’à ce que le phylloxéra de 1875 anéantisse 8 siècles de commerce maritime fructueux avec le nord de l’Europe. Même la grande peste de 1604 n’avait pas mis en péril cette odyssée.
Le chemin entre océan et prée de Sions amène les groupes au Coup de Vague, ancien petit port d’échouage, connu par l’ouvrage éponyme de Simenon. Par marée de morte eau, le soleil illumine le plateau de vase et donne une impression d’immensité.
Le retour s’amorce par la plaine bordée de rangées d’arbres et, au détour de la route, nous rencontrons les autruches de Laurette avides de visites et aussi curieuses que nous le sommes.
Puis, c’est le lieu-dit le Moulin Rouge, puis le Roseau et, toujours avec vue sur l’océan, au bout de la piste cyclable, on rejoint le Bois Vert et l’église par le vieux bourg.
C’est une belle randonnée de 10 km dans l’espace entre l’océan et des prées basses qui bornent le bourg. Son histoire depuis le 12ème siècle – aussi riche qu’agitée – a modelé l’actuel bourg d’Esnandes essentiellement mytilicole.
Merci à Bernard M. et Jean pour leur accompagnement et leur discrète mais vigilante attention.